Gérer le streeeeess!

Coment gérer son stress?

Ha ha ! Telle est la question. Elle m’a été posée par Benoit Sartre, créateur du site  « territoire infirmier »  http://territoire-infirmier.com/ qui m’a proposé de participer à un « carnaval d’article » où plusieurs bloggeurs écrivent sur un sujet commun. J’avais déjà participé à quelque chose comme ça sur le thème de la maltraitance, et j’avais vraiment apprécié alors voilà je réitère 😉

Evidemment, pour ceux qui me lisent depuis quelques temps, vous devez savoir que le stress et moi, c’est une grande histoire ! Pas plus tard qu’hier dans mon dernier article, je me suis ainsi auto-diagnostiquée un trouble anxieux généralisé^^ Cette anxiété, qui génère du stress, a toujours fait partie de moi. Mais c’est quand j’ai commencé mes études en soins infirmiers que cette tendance chez moi est devenue assez problématique, alors que jusque-là je la gérais plutôt bien. Il faut dire que les études en soins infirmiers sont très stressantes, en tout cas pour moi. Par exemple, j’ai toujours été angoissée par les examens oraux, et j’ai toujours détesté qu’on me regarde faire quelque chose.  Ainsi les stages se sont vite révélés comme source importante de stress, car on est observés et jugés presque en permanence. Aux examens, on doit réaliser des soins techniques et relationnels devant un examinateur. On est très souvent soumis à l’exercice de l’expression orale également. Mais la nature même du travail en soins infirmiers est stressante en soi, car on se rend vite compte des responsabilités qui nous incombent, que l’erreur est vite arrivée et que l’erreur peut être grave pour le patient. On se rend vite compte de la charge de travail, des horaires difficiles, de la collaboration pas toujours évidente avec nos collègues et les autres professionnels, avec son lot de conflits, de petits ou grands dramas…^^ Quand on est étudiant, devoir à chaque nouveau stage s’intégrer dans une équipe qui se connait et travaille ensemble depuis plus ou moins longtemps, c’est aussi à chaque fois un défi, surtout pour les timides ! Tout ça fait que oui, les études en soins infirmiers et le métier sont stressants. Si j’avais su cela avant, je me serais sans doute abstenue, parce que je ne suis pas quelqu’un qui supporte très bien le stress. Cependant, du fait de ma persévérance, j’ai beaucoup appris et évolué grâce à cette formation, notamment dans ce qui concerne la gestion du stress. Je vais partager avec vous mes trucs et astuces sur le sujet, tout en sachant que cela reste basé sur mon expérience, et qu’il y a pas une seule bonne manière de gérer son stress. L’idée avec cet article et les autres qui ont été écrits sur le sujet est donc de mettre à disposition une petite boite à outil dans laquelle vous pouvez piocher J

Truc n°1 : ANTICIPER l’évènement stressant

S’il y a un seul conseil à retenir, c’est vraiment celui-là ! Parce que sinon, vous pouvez faire tout ce que vous voulez pour gérer le stress, une fois qu’il est là, ça va être nettement plus compliqué de s’en débarrasser que si vous vous y étiez pris avant.  Souvent, on attend le moment où le stress est là pour essayer tout ce qu’on peut pour le faire descendre, et c’est presque encore plus stressant^^ Alors que en général, on sait ce qui est pour nous source de  stress, et donc, on peut l’anticiper ! Parfois, la source de stress est organisée, prévue (ex : date d’examens, de stage) et alors là, on peut commencer à mettre en place des choses pour aborder la période la plus sereinement possible. Par exemple, si vous prenez des plantes, elles mettent plusieurs semaines (comme les antidépresseurs) à faire leur effet, donc un mois avant, à vos gélules !  Si vous utilisez d’autres techniques de relaxation, c’est pareil, on arrive à se relaxer quand on n’est pas stressés, et quand on s’entraine avant à ces exercices, le jour J, on pourra les mobiliser facilement et avec plus d’efficacité. Si vous attendez la dernière minute pour vous mettre au sport, l’habitude ne sera pas installée et avec le stress que vous ressentez vous risquez de toute façon de ne jamais le faire, car vous êtes trop préoccupés. La relaxation en fait, c’est une discipline, ça s’improvise pas 😉 De plus, le plus tôt vous mettrez en place des choses, le moins vous serez stressés le moment venu.

Truc n°2 : ETRE PRÊT

En dehors des techniques de relaxation, une bonne façon de diminuer le stress, c’est de bien se préparer. Si les stages vous stressent, préparez-vous aux stages. Appelez avant, demander à aller visiter, demandez conseil sur quoi réviser, et faite le. Si les examens vous stressent, pas de secret là aussi, révisez, régulièrement, il faut s’y prendre en avance. Le mieux vous maitrisez votre sujet, le plus zen vous serez^^ Ça parait évident mais c’est vrai.

 Si vous êtes stressés par quelque chose qui ne peut pas être anticipé, par exemple être confronté à une situation d’urgence vitale, ben c’est exactement la même chose. Préparez-vous pour faire face si vous deviez un jour être confronté à cela. Faites-vous vos mémos et entrainez-vous pour que le moment venu, vous n’ayez pas besoin de réfléchir, ce qui est difficile quand on stresse^^ Psychologiquement, le fait de savoir qu’on a notre  antisèche sous la main, déjà, ça aide. Moi par exemple, en plus d’être une anxieuse chronique, je suis dyscalculique, et ma hantise, c’est qu’on me demande un calcul et que je ne sache pas le faire (déjà vécu, je suis devenue si rouge de honte que l’infirmière s’est sentie mal de m’avoir posé la question). Alors j’ai mes mémos toujours sur moi et je m’entraine avant les stages avec des situations pour me remettre les calculs en mémoire. Ainsi quand la question fatidique vient, je me sens quand même angoissée mais j’ai mes antisèches sous la main et donc je m’en sors.  Et plus je suis confrontée à la situation, plus je suis à l’aise avec, c’est le principe de l’exposition. N’essayez donc pas d’éviter les situations qui vous font peur, au contraire. Dites que vous avez de la peine avec ça, que vous voulez vous y exercer, et on vous aidera.

Truc n° 3 : trouver les TRUCS qui marchent pour soi

Donc ben essayez différentes choses, et voyez ce qui marche pour vous.

Les techniques de relaxation

Il y en beaucoup, pour tous les goûts. Pour moi la sophrologie est un super outil, elle se compose en fait de plein de techniques différentes empruntées de différentes approches et combinées ensemble : des techniques corporelles (postures, mouvements, étirements inspirés du yoga, du tai chi), de respiration, de visualisation (comme un rêve éveillé mais guidé)  et de méditation, en général sur fond de musique zen ou bruits de la nature^^.  Pour moi, tout bon exercice de sophrologie commence par la respiration profonde, puis la détente de chaque partie du corps puis enfin, les exercices de visualisation /méditation/autohypnose. Une séance doit donc durer au moins 30 min sinon on n’a pas vraiment le temps de se détendre, les séances plus courtes sont efficaces quand on a l’habitude car on est alors capable d’entrer rapidement dans un état de relaxation. D’où l’idée de commencer avant, ainsi quand vous serez dans la situation stressante, vous pourrez mobiliser des techniques « courtes » qui produiront quand même un effet. C’est comme si vous vous programmiez !

L’idéal au début, c’est de suivre des séances avec un sophrologue en chair et en os, en général de groupe mais vous pouvez aussi le faire de manière individuelle. Choisissez un thérapeute dont l’approche vous corresponde, renseignez-vous donc bien. Par exemple moi, les gens qui me causent énergétique et trucs mystiques, je n’aime pas, mais alors vraiment pas. Après, ça influence les mots et les thèmes des exercices de visualisation et ça peut devenir irritant^^ Bref ça peut paraître bizarre les premières fois mais si on joue le jeu on se rend compte que oui, ça détend vraiment bien. Après c’est comme tout, on en prend, et on en laisse !

Pour essayer chez soi, sur ce site vous trouvez des enregistrements de séances de relaxation (respiration, visualisation ou exercices corporels) : http://www.passeportsante.net/fr/audiovideobalado/Balado.aspx

Sur ce site, j’aime bien les enregistrements suivants :

  • La détente profonde
  • La méditation guidée
  • La réponse de relaxation
  • Comment je me sens ici et maintenant

Vous trouverez d’ailleurs sur cette page également une « capsule » sur la gestion du stress : « Que signifie « gérer son stress » et comment faire? » de Sonia Lupien, neuropsychologue québéquoise.

Vous pouvez aussi télécharger des séances sur ce site : http://www.sophrologie-reconnective.com/seances/ Il y a plein de choix, à vous de voir celles qui vous conviennent.

Les plantes

A utiliser sous forme orale et/ou sous forme d’huile essentielle pour application cutanée  (roll on, sels de bain, huile de massage…) ou même de diffuseur, il existe un grand choix de plantes dites « anti-stress ». Contrairement à l’homéopathie, on a des preuves scientifiques de l’efficacité de certaines plantes comme la valériane par exemple. Les effets sont modestes mais c’est un coup de pouce de plus ! Les plantes peuvent être associées entre elles pour plus d’effets mais choisissez des plantes dont les principes actifs sont dosés afin de vous assurer une efficacité, et renseignez-vous sur la dose à prendre pour bénéficier des effets. Le site passeport santé.net a des articles sur beaucoup de plantes avec une liste des études sur le sujet et des recommandations de dosage. Moi je commande sur Anastore mes plantes, c’est un peu cher mais au moins on a une garantie que chaque gélule contient un minimum de principes actifs car ils sont titrés. Et comme je l’ai dit avant n’attendez pas la dernière minute pour commencer votre cure !

Le sport

Ca, c’est une évidence pour certains, une torture pour d’autres^^ Je fais partie de la 2e catégorie et pourtant, je m’astreins à une routine sportive car je suis obligée d’admettre que ça fait considérablement baisser mon stress tout en améliorant ma santé et la qualité de mon sommeil. Là aussi, choisissez quelque chose qui vous plait. La marche en plein air, le vélo, le cardio en salle en regardant la TV (beaucoup de machines sont équipées d’un écran !), la musculation, la danse, les exercices en groupe comme par exemple le Body pump ou la célèbre Zumba… essayez, jugez, choississez ! 😉

Et attention au piège « ah je peux pas aller au sport je suis trop stressée faut que je bosse ». Nananana ! Au contraire ! C’est LE moment d’y aller ! Je le sais, je suis tombée dedans. Et au bout d’un moment je me suis dit que nan, je dois prévoir du temps pour ça car au final, je me sens tellement mieux après, que ça rend mon travail plus efficace et je suis moins stressée !

Prendre soin de soi

Ouai encore un truc bidon vous allez dire. Mais en fait je trouve que quand je mets des choses en place pour gérer mon stress, toutes ces béquilles dont j’ai parlé (la relaxation, les plantes, le sport) eh bien ça me donne l’impression de prendre soin de moi et d’agir sur mon stress, et associé au fait de m’être bien préparée, ça me donne un sentiment de contrôle. Et ça.. ça… c’est le meilleur anti-stress du monde 😉

Voilà pour mon apport et pour voir le résumé de tous les articles sur le sujet et les liens vers lesdits articles, allez sur le site Territoire Infirmier !J’espère que vous y trouverez les « trucs » qu’il vous faut =)

 

3 commentaires

  1. Hello Miette,
    En tant qu’ID je te suis depuis un petit moment et je n’ai pas pu m’empêcher de réfléchir longuement à tes propositions visant à prévenir le stress, car je dois dire que les deux premières m’ont laissés dubitatives au vu de ma courte expérience dans les milieux des soins aigus, mais aussi aux travers de mes différents stages. Après comme tu le rappelles si bien au début de l’article, il s’agit d’un ressenti personnel qui n’est pas nécessairement applicable à tous. N’empêche que je m’interroge sur la notion d’anticipation pour prévenir le stress. Tu parles en effet de préparation de telle ou telle situation, d’anti-sèches, de mémos, etc. Or, à mon sens, il y a dans les soins une part non négligeable d’imprévisible justement, de situation qui dérogent toujours de ce que notre esprit avait pu imaginer. Bien sûr la connaissance de certains protocoles et de certains soins techniques est importante, de même qu’il existe dans les services des rappels de procédures ou des fiches de dilution des médicament, mais dans toutes les situations même stressantes, un infirmier est sensé pouvoir réfléchir et agir selon les circonstances cliniques, non ? De même, peut-on raisonnablement imaginer pouvoir être en mesure de se préparer à tout ? Du coup, à mon sens, « être prêt » me semble être un doux euphémisme. Ma question est donc : dans le sens où l’on perdrait tous ses moyens à partir du moment où on se retrouverait dans une situation à laquelle on était pas « préparé », cette notion d’anticipation ne constituerait pas un piège plus qu’une béquille ?

    • Salut Hélène!

      merci de ton commentaire! Oui comme tu le dis, on ne peux pas se préparer à tout, après, il faut aussi se dire que l’expérience va venir avec les années, la pratique, on continue toujours d’apprendre et il est impossible de tout savoir et dêtre prêt à toute éventualité au sortir du DE! Je ne disais pas qu’il fallait être prêt à tout et mais plutôt de se préparer et s’entrainer dans les domaines où l’on a plus de difficultés, en fait.

      Moi personnellement ça me rassure de m’être préparée, je sais que le jour où je serai confrontée à ladite situation, je ne serai pas complètement démunie. L’exemple des calculs de dose illustre mieux que la situation d’urgence ce que je voulais dire par là je pense.

      J’avais choisi cet exemple de l’urgence parce que j’imagine que c’est quelque chose qui fait peur à beaucoup d’étudiants et de novices, et la peur peut nous rendre complètement figés, incapables de réagir. C’est quelque chose qui peut arriver, même si en tant qu’infirmier « on est sensés être capable de » on reste humains et dans des situations stressantes , d’urgence vitale, quand on y est confronté la 1ere fois, ça peut arriver même aux meilleurs de perdre ses moyens.

      Or dans ces situations, finalement on va toujours faire la même chose: identifier (la situation d’urgence), alerter (les secours, ou sonner l’alarme dans le service) et puis on suit l’ABCDE. Mieux le protocole est connu et répété, mieux on sera capable d’agir et d’agir vite, c’est d’ailleurs pour cela que dans tous les services le personnel est régulièrement reformé et entrainé.

      Malgré cela tu as raison, c’est un métier où la part d’imprévus est importante, où les choses ne se passent pas comme dans les livres, où on ne peux pas pas toujours dire « cette situation est une catégorie A donc j’applique le protocole X ». On doit effectivement développer son jugement clinique et être capable de s’adapter à chaque situation particulière. Mais comme l’explique très bien Patricia Benner sur comment une infirmière devient experte, c’est un processus qui demande de l’expérience et un investissement personnel pour continuer toujours d’apprendre. Plus on est novice et plus on s’appuie sur des protocoles; plus on acquiert de l’experience et plus on s’en détache. Moi je suis une novice et donc pour l’instant j’ai besoin de mes protocoles, de mes antisèches, de mes fiches, ça me rassure, c’est ma base de connaissances, mais j’espère bien que je vais grandir et un jour devenir une infirmière qui ressemble plus à ce que tu décris 😉

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